Le 15 juin 2017, 470 associations et collectifs citoyens avait lancé un appel pour dénoncer les dysfonctionnements de la politique d’accueil des réfugiés. Ils critiquaient entre autres la répression policière, les entraves préfectorales contre les migrants, le tri des personnes sans abri en fonction de leur statut administratif, ainsi que la criminalisation des Français qui leur apportent de l’aide.

Le 24 juillet, cet appel avait été accompagné d’un second texte. « Nous composons une grande partie de la ‘société civile’ organisée, qui tous les jours sillonne le terrain pour pallier les manquements, l’aveuglement et l’inhumanité des politiques publiques. Nous qui construisons chaque jour une France solidaire et accueillante, nous appelons donc le Président de la République et le Premier Ministre à convoquer d’urgence une conférence  nationale impliquant tous les acteurs, afin qu’émergent des politiques alternatives d’accueil », écrivaient les acteurs sociaux, dont Médecins du Monde, Amnesty, Emmaus, la Ligue des droits de l’homme, la Cimade, mais aussi des associations locales comme La Roya Citoyenne, Terre d’Errance ou l’Intercollectif Hérault-Cévennes. 

Une mobilisation contre le nouveau projet de loi asile et migrations

Une demande de concertation lancée il y a six mois et qui n’a pas trouvé échos. Ainsi, le 21 novembre, les associations se sont réunies dans les locaux du Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti) à Paris. Et elles ont décidé de lancer leurs propres états généraux, comme le révèle le magazine en ligne Bastamag. Dès le 18 décembre, les citoyens mais aussi les migrants eux-mêmes pourront donc porter leurs doléances. Une vaste consultation qui concernera tous les territoires français et dont les premiers résultats seront annoncés au printemps prochain. 

Ces états généraux ont également pour but de lutter contre les nouvelles mesures annoncées début septembre par Emmanuel Macron. Il avait en effet révélé un futur projet de loi asile et migrations, provoquant la colère des associations. Dans celui-ci, la durée maximale des étrangers en attente d’expulsion serait étendue de 45 à 90 jours, et la durée légale de retenue administrative pour vérification du droit de séjour pourrait aussi être allongée. Elle passerait de 16 à 24 heures.