L’armée française, autrefois taxée de racisme et d’islamophobie, répond aujourd’hui pleinement à la définition de la laïcité. Le magazine L’Obs nous emmène dans les coulisses de cette institution.

La laïcité en France est un mot tellement galvaudé qu’on en oublierait presque sa définition. Aujourd’hui, ce mot rime trop souvent avec islamophobie. Et ce n’est pas l’obtention du Prix de la laïcité 2015 par Samuel Mayol, directeur de l’IUT de Saint-Denis, qui nous contredira. Tant félicité par les Marianne et autres magazines laïcards, celui-ci est aujourd’hui mis à pied de son établissement, soupçonné d’avoir déposé discrètement des tapis de prière dans le local d’une association musulmane dans le but d’accréditer la thèse d’une dérive communautariste à l’IUT.

Du halal servi pendant les repas

Alors aujourd’hui, difficile de dire que l’on vit, en France, dans un Etat laïque. Notamment parce que, quand l’argument de la laïcité est avancé, il l’est souvent sous prétexte des « racines judéo-chrétiennes » de la France. Lorsque l’on interdit le halal dans les cantines, on porte atteinte à la laïcité. Lorsque l’on veut interdire le port du voile – et non la burqa – dans certains lieux, on porte atteinte à la laïcité. Comme l’écrivait David Simard, dans une tribune à L’Obs, l’argument de la laïcité est souvent avancé pour couvrir un racisme qui ne dit pas son nom.

Alors, la véritable laïcité existe-t-elle ? Celle qui impose à l’Etat d’être neutre, qui garantit la liberté de culte et qui offre une liberté de conscience totale. Celle qui ne consiste pas à combattre les religions, mais à empêcher leur influence dans l’exercice du pouvoir politique et administratif. A en croire un reportage de L’Obs, elle existe bien au sein d’une institution : l’armée. Car, précise le magazine, dans l’armée française, « sous les drapeaux, les musulmans prient, mangent halal, font le ramadan et partent même en pèlerinage à La Mecque. »

L'armée français en zone d'entraînement

Une laïcité retrouvée, après qu’un rapport réalisé par le Ministère de la Défense, alors que Michèle Alliot-Marie était à sa tête, a indiqué que les militaires musulmans étaient discriminés, victimes de racisme, insultés et exclus parce qu’ils ne buvaient pas d’alcool, par exemple. Depuis, l’institution militaire tente, comme l’explique cet ouvrage, de mettre en place « l’égalité de traitement dans le respect des principes de laïcité et la prise en compte des attentes religieuses de ces nouvelles recrues. »

Un pèlerinage chaque année à La Mecque

Depuis, musulmans, chrétiens, juifs et athées – entre autres – cohabitent mieux. Certains lieux de prières sont ouverts à toutes les religions. L’Obs précise que l’armée rémunère 230 aumôniers catholiques, protestants, juifs et, depuis dix ans, musulmans. Ces derniers sont au nombre de 38. Une statistique presque représentative de la population française. Mieux, les musulmans de l’armée française ont accès à des mosquées dans les casernes ou en opération extérieure, bénéficient de repas sans porc à la cantine et de rations halal en mission. Et un pèlerinage à La Mecque est même organisé tous les ans, ayant emmené 200 militaires en Arabie Saoudite en 2015. Finalement, l’armée française est aujourd’hui, à en croire ce reportage, un modèle d’intégration et de laïcité, dont la France ferait bien de s’inspirer.

Djellabas et treillis : comment l’armée française s’accommode de l’islam (ici)

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