Le Bangladesh a demandé dimanche le rapatriement d’une de ses ressortissantes travaillant en Arabie saoudite, après la diffusion d’une vidéo dans laquelle elle affirme être victime d’abus sexuels et de tortures.
Dans la vidéo postée sur Facebook regardée par des milliers de personnes, cette femme, Sumi Akter, affirme subir « des agressions sexuelles répétées » et « impitoyables ». « Je ne vais sans doute pas vivre plus longtemps. S’il vous plaît, sauvez-moi », implore Sumi Akter.
Cette jeune femme de 25 ans affirme que ses employeurs « l’ont enfermée pendant 15 jours, sans pratiquement rien à manger ». « Ils ont brûlé mes mains avec de l’huile bouillante », ajoute-t-elle.
A la suite de la diffusion de cette vidéo, le gouvernement bangladais a exhorté l’agence d’Etat chargée de l’envoi de ses ressortissants à l’étranger, à rapatrier Sumi Akter « le plus rapidement possible ».
Interrogé par l’AFP, son mari, Sirajul Islam, a déclaré avoir tenté de la rapatrier lui-même mais qu’il n’avait pas les moyens de le faire.
Atiqur Rahman, porte-parole du gouvernement, a affirmé que Dacca poursuivrait les agences de recrutement sans scrupules qui exploitent ces femmes. Le ministre des Affaires étrangères, A.K. Abdul Momen, a cependant indiqué jeudi qu’aucune interdiction ne serait faite aux femmes d’aller travailler en Arabie saoudite.
« L’Arabie saoudite reconnaît que certaines personnes sont victimes » d’abus, mais que c’est un phénomène peu répandu, a-t-il dit à des journalistes, ajoutant: « Ce n’est pas le gouvernement saoudien qui en est responsable ».
La diffusion de la vidéo de Sumi Akter survient peu après le rapatriement d’Arabie saoudite fin octobre du corps d’une autre femme bangladaise, Nazma Begum, 42 ans. Cette dernière avait appelé à l’aide son fils à plusieurs reprises avant sa mort, affirmant qu’elle était victime d’abus et de tortures. Elle était décédée à la suite de manque de soins, selon son fils.
Des millions d’Asiatiques, poussés par la pauvreté dans leurs pays, vont travailler dans les pays du Golfe où, selon les organisations de défense des droits de l’Homme, ils sont exploités et souvent victimes de mauvais traitements.
Une ONG bangladaise de défense des migrants a effectué le mois dernier une enquête auprès de 110 femmes rentrées d’Arabie saoudite et dont 61% affirmaient avoir été maltraitées pendant qu’elles s’y trouvaient. 14% ont affirmé avoir été violées.