Bahreïn a annoncé hier soir qu’il autoriserait les Emirats arabes unis à survoler son territoire en provenance et à destination d’Israël. Une annonce qui intervient trois jours à peine après le premier vol direct entre le pays du Golfe et l’Etat hébreu. L’Arabie saoudite est également sur la même position que Bahreïn. Si la normalisation entre Israël et les EAU a mis du temps à être annoncée, les royaumes voisins semblent s’accommoder de la situation.
Le mois dernier, les Etats-Unis, Israël et les Emirats avaient annoncé en grande pompe un accord de normalisation des relations entre les EAU et Israël. Objectif principal : des échanges commerciaux accrus entre les deux pays.
Et cette semaine un « premier vol commercial direct » entre les deux pays et au départ de Tel-Aviv s’est posé à Abou Dhabi, aux Emirats arabes unis. Un vol qui a survolé l’espace aérien de l’Arabie saoudite. Si le royaume wahhabite n’a officiellement pas de relations avec l’Etat hébreu, il est conciliant vis-à-vis de Tel-Aviv depuis plusieurs années, sous l’impulsion de Donald Trump.
Alors que Bahreïn et l’Arabie Saoudite n’ont pas de relations diplomatiques avec Israël, Ryad conditionne l’établissement de ces relations avec Israël à un accord de paix israélo-palestinien. Mais du côté de la famille royale saoudienne, on a plusieurs fois tenté de convaincre les palestiniens de ne pas refuser le plan américain.
De son côté, Bahreïn a officiellement salué l’accord entre les Emirats et Israël. Depuis les années 1990, ce petit pays du Golfe et Israël échangent. Avec un but commun : en finir avec l’Iran.
« Je crois que Bahreïn sera le prochain à normaliser ses relations avec Israël », a indiqué Cinzia Bianco chercheuse à l’European Council on Foreign Relations qui y voit « une question de calendrier et de mesures d’incitation ».
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a effectué une tournée lors de laquelle il a incité plusieurs pays à accepter une normalisation avec Israël : Soudan, Bahreïn et Oman sont invités à suivre l’exemple émirati.
En attendant, une première étape consiste donc à autoriser les vols commerciaux en provenance ou à destination d’Israël dans les cieux aériens du Golfe. L’Etat hébreu, qui occupe illégalement des territoires palestiniens, se lance donc dans une nouvelle conquête, celle du ciel aérien arabe. Et pour ce faire elle peut compter sur ses nouveaux alliés.
Parmi ces nouveaux alliés, l’Arabie saoudite. Non content de confisquer les lieux saints de l’islam, le royaume wahhabite s’allie donc indûment à Israël.