Cette annonce, première mesure concrète concernant les colonies depuis le revirement fin novembre des Etats-Unis selon qui elles ne violent pas le droit international, intervient au lendemain de la mort d’un Palestinien près de cette ville.
Elle intervient aussi alors que le spectre de nouvelles élections plane sur Israël, les députés étant incapables de s’entendre sur un prochain chef de gouvernement dans la foulée des élections de septembre qui n’ont pas réussi à départager le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son rival Benny Gantz.
Tentant de multiplier ses appuis dans cette course, M. Netanyahu a récemment abandonné son poste de ministre de la Défense pour l’attribue à Naftali Bennett, un député de l’ultra-droite israélienne.
Dimanche, M. Bennett qui, comme son prédécesseur, courtise l’électorat stratégique des colonies, a ordonné à ses fonctionnaires « de notifier à la municipalité de Hébron qu’un nouveau quartier juif allait être planifié » dans l’ancien marché central, selon un communiqué de son ministère.
La ville de Hébron est une poudrière où environ 800 juifs vivent, sous haute protection militaire, parmi 200.000 Palestiniens.
Les habitants palestiniens de Hébron manifestent régulièrement pour la réouverture de la rue Shuhada (« des martyrs », en français), jadis le centre économique de la vieille ville, aujourd’hui fermée à la circulation en raison des colons qui vivent à proximité.
– Après Trump –
Depuis 1967, la colonisation par Israël de la Cisjordanie occupée s’est poursuivie sous tous les gouvernements israéliens, et elle s’est accélérée ces dernières années sous l’impulsion de Benjamin Netanyahu et de son allié à Washington, le président Donald Trump.
Plus de 600.000 Israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui n’ont aucun fondement en droit et constituent une violation flagrante du droit international selon la résolution 2334 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Les Etats-Unis, allié clé d’Israël, ont toutefois changé fin novembre leur politique sur les colonies, affirmant qu’elles ne violaient pas, selon Washington, le droit international.
La décision israélienne de construire de nouvelles habitations pour des colons à Hébron est « le premier résultat tangible de la décision américaine de légitimer la colonisation », a réagi le Secrétaire général de l’Organisation de Libération de la Palestine (OLP) Saëb Erekat. « Des mesures concrètes, incluant des sanctions contre les colonies, sont une responsabilité internationale », a-t-il ajouté.
Cette décision est « mauvaise du point de vue de la morale, de la sécurité et en termes « , d’autant que la « colonie à Hébron revêt le visage le plus laid de la politique israélienne de contrôle des Territoires occupés », a commenté l’ONG Peace Now, qui suit de près ce dossier sensible.