Un rapport de 80 pages du Secours catholique intitulé « Etat de la pauvreté en France, préjugés et cohésion sociale » vient de paraître. Il révèle que 31 % ménages français ou étrangers éligibles aux allocations familiales ne les touchent pas. 40 % de ces familles ayant droit au Revenu de solidarité active (RSA) n’y font pas recours. 

L’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore) établit, pour le seul RSA, un montant de 5,3 milliards d’euros non versés à des ayants droit. 

Des chiffres qui démontent les préjugés sur la pauvreté et contredisent ceux qui  accusent certains de « profiter du système. » Une expression d’ailleurs critiquée dans le rapport. 

Ce dernier, qui a analysé les résultats à partir de 85 165 fiches statistiques renseignées en France, donne également des témoignages pour lutter contre les idées reçues. Réunis dans la revue l’Apostrophe de l’association, ils contredisent l’affirmation selon laquelle la plupart des personnes en situation de précarité se tournent les pouces et s’accommodent de leur situation agrémentée par les aides sociales. 

1 personne sur 3 ne reçoit pas les aides sociales dont elle pourrait bénéficier

« Le problème, c’est que les gens font des généralités à partir de cas particuliers : une personne au chômage qui pourrait se secouer les puces pour trouver du boulot devient ‘Tous les chômeurs sont des fainéants’ », lit-on dans un témoignage. 

Une autre étude publiée dans le Parisien le 14 novembre, vient confirmer les chiffres du Secours catholique. Selon un sondage du cabinet Adjuvance pour Adessadomicile (fédération d’aide à domicile) 34 % des personnes éligibles aux prestations sociales ne bénéficient d’aucune aide, soit une personne sur trois. 

Méconnaissance de celles-ci (49 %), réticence à demander de l’aide (16 %) et complexité administrative (16 %) sont les principaux obstacles qui expliquent les résultats de ce sondage. 

Pour pallier à ces chiffres, certaines administrations comme la Caisse d’allocations familiales, cherchent désormais à identifier dans leurs fichiers, les familles qui passent à côté de leurs prestations.