Le nouveau gouvernement, dont la composition a été dévoilée le 2 janvier, a été conspué par les étudiants, qui continuent de réclamer l’instauration d’une « période de transition » afin de démanteler le « système » au pouvoir en Algérie depuis son indépendance en 1962.
Ils brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait notamment lire: « Nombre de ministres: Allemagne 15, France 18, Chine 26, Algérie 39 », en référence à la liste du nouveau gouvernement.
« Ils ont confié les ministères à des responsables ayant travaillé sous les ordres de Bouteflika. C’est une vraie provocation », s’insurgeait Salah Badi, 22 ans, étudiant en master de droit à Alger.
Plus d’un tiers (11) des 28 ministres de plein exercice nommés la semaine dernière l’étaient déjà dans le gouvernement sortant ou sous les 20 ans de présidence d’Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission le 2 avril sous la pression du Hirak.
« Nous continuerons à descendre dans la rue car les revendications principales du Hirak, notamment le changement du système, attendent toujours d’être satisfaites », a expliqué Walid, 21 ans, également étudiant à la faculté de droit de la capitale.
Comme chaque mardi et vendredi, la foule a également scandé des slogans visant le haut commandement militaire, structure opaque qui dirige de façon plus ou moins ouverte, selon les périodes, l’Algérie depuis son indépendance en 1962.
« Un Etat civil et non militaire », ont notamment crié les manifestants.
Des rassemblements étudiants se sont également déroulés à Constantine (nord-est), Tizi Ouzou et Bejaïa, deux villes de Kabylie.