La loi américaine autorise des entreprises comme Airbnb a mener des activités en Cisjordanie. Mais l’entreprise semblerait avoir pris en compte l’avis de la communauté internationale qui considère les colonies construites par Israël comme illégales. 

En effet, la plateforme a indiqué hier dans un communiqué qu’environ 200 logements répertoriés dans les colonies devraient disparaître du site, sans indiquer encore la date de mise en vigueur. 

« Nous avons conclu que nous devrions retirer de nos listes les logements dans les colonies israéliennes en Cisjordanie occupée qui sont au coeur de la dispute entre Israéliens et Palestiniens », a fait savoir l’entreprise. 

« Nous savons que des gens vont être en désaccord avec cette décision et nous respectons leur perspective. C’est une question controversée », est-il également rapporté dans le texte.

En effet, le ministre israélien du Tourisme Yariv Levin a immédiatement réagi. Il a dénoncé cette décision, qu’il a qualifié de « honteuse et malheureuse ». 

« Notre ministère a commencé à préparer des mesures immédiates pour limiter les activités d’Airbnb en Israël », a t-il également déclaré, ajoutant qu’il comptait lancer un programme pour encourager la location de courte durée de logements dans les colonies. 

Du côté de Human Rights Watch, cette décision est saluée et vue « comme une étape positive que d’autres entreprises mondiales du tourisme devraient suivre ». 

« En supprimant les locations dans les colonies de peuplement illégales interdites aux Palestiniens, Airbnb a pris position contre la discrimination, les déplacements et le vol de terres », a déclaré Arvind Ganesan , directeur des affaires et des droits humains à Human Rights Watch.

L’ONG vient d’ailleurs de publier aujourd’hui un rapport sur ce sujet, intitulé : « Chambres d’hôtes sur des terres volées : listes de locations touristiques dans les colonies de Cisjordanie ». 

Le document rapporte les activités de Airbnb ainsi que de Booking sur ces territoires occupés, qui contribuent à rendre les colonies durables sur le plan économique et perpétuent les violations des droits des Palestiniens. 

Il révèle également que les deux plate-formes ne précisent pas le réel emplacement des offres, indiquant qu’elles se trouvent en Israël et non en Cisjordanie. Selon HRW, en juillet, 76 sites Airbnb et Booking.com en Cisjordanie occupée étaient faussement répertoriés comme situés en Israël.

Pour le moment, Airbnb n’a pas annoncé si Jérusalem-Est et le plateau du Golan, aussi annexés par Israël sans reconnaissance internationale, seraient également concernés par le retrait des offres locatives.