En novembre dernier, Airbnb annonçait dans un communiqué sa décision de retirer les offres de locations dans les colonies de Cisjordanie occupée. Israël et son ministre du Tourisme affirmaient alors avoir « commencé à préparer des mesures immédiates pour limiter les activités d’Airbnb en Israël. » Avant d’assurer, un peu plus tard, que l’entreprise américaine était revenue sur sa décision. Mais Airbnb démentait les informations du ministre israélien du Tourisme et affirmait que la multinationale retirerait bien, à terme, les deux-cents logements répertoriés en Cisjordanie de son site.

L’exemple d’Airbnb n’est pas isolé. Ce mardi, Amnesty International indique en effet que « les géants de la réservation en ligne favorisent des violations des droits humains des Palestiniens en présentant plusieurs centaines d’hébergements et d’activités dans les colonies israéliennes en territoire palestinien occupé. » Dans son enquête, l’ONG pointe du doigt quatre entreprises. Selon Amnesty, TripAdvisor « propose plus de 70 activités, excursions, restaurants, cafés, hôtels et locations d’appartements » en territoires occupées, Booking.com « propose 45 hôtels et hébergements » et Expedia « propose, quant à elle, neuf fournisseurs d’hébergement, dont quatre grands hôtels. »

Après qu’Al Jazeera et Human Rights Watch ont dénoncé les activités d’Airbnb, Amnesty International espère bien faire flancher les trois autres sociétés de réservation en ligne qui, selon elle, « contribuent au maintien, au développement et à l’extension des colonies de peuplement illégales, et en tirent profit. » Ces actes, affirme l’ONG, « constituent des crimes de guerre au titre du droit pénal international. »

D’autant que les quatre multinationales néerlandaise et américaines profitent de la culture locale. Ainsi, «  les colons utilisent la culture bédouine pour attirer les touristes », précise Amnesty qui raconte comment les sites proposent des nuits « dans le désert en Israël », là où les terres ont été volées aux Bédouins qui les utilisaient autrefois pour faire de l’élevage. Amnesty estime que les « ressources naturelles palestiniennes accaparées illégalement » permettent aux colons et aux entreprises de tourisme en ligne de « tirer un bénéfice de ces activités », là où les Palestiniens vivent de l’aide humanitaire.