« Je ne peux plus m’accommoder d’un groupe de gens qui pensent que la race n’est pas un critère pertinent dans le débat sur les inégalités et la pauvreté en Afrique du Sud », a justifié Herman Mashaba devant la presse.

Elu sous les couleurs de l’Alliance démocratique (DA), Herman Mashaba est devenu en 2016 le premier maire de la mégapole à ne pas être membre du Congrès national africain (ANC), au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994.

Cet homme d’affaires, aujourd’hui âgé de 60 ans, était jusque-là une des figures de proue noires de la DA, longtemps considérée comme un parti de la minorité blanche du pays.

Dirigée depuis 2015 par son premier chef noir, Mmusi Maimane, l’Alliance démocratique a remporté un succès historique aux élections locales un an plus tard en ravissant à l’ANC la tête de plusieurs municipalités emblématiques, dont Johannesburg et la capitale politique sud-africaine Pretoria.

Mais le parti a subi un échec en mai lors des élections générales en ne recueillant que 20,6% des voix, en nette baisse.

Son ancienne cheffe Helen Zille, une Blanche qui a suscité la polémique en saluant les aspects « positifs » du colonialisme, mène depuis des mois la fronde contre M. Maimane.

« L’élection récente de Zille à la tête du conseil fédéral (une des instances dirigeantes du parti) constitue une victoire pour des gens qui, au sein de la DA, défendent des positions diamétralement opposées à mes valeurs », a dit M. Mashaba.

L’ANC de feu Nelson Mandela a remporté les élections législatives en mai dernier mais avec le plus mauvais score national de son histoire à 57,8% des voix.

Un quart de siècle après la fin de l’apartheid, l’Afrique du Sud est considérée comme un des pays les plus inégalitaires au monde.