Près de trois mois après son placement en détention provisoire, Tariq Ramadan pourra-t-il préparer sa défense hors de sa cellule comme le souhaitent ses proches ? Son avocat, Me Emmanuel Marsigny, a livré aux juges une demande de mise en liberté. Dans un document d’une vingtaine de pages, l’avocat pointe plusieurs éléments qui fragilisent les accusatrices. Rappelant le principe de présomption d’innocence, Me Marsigny écrit qu’il n’y a « aucune raison d’accorder davantage de crédibilité aux accusations portées qu’aux dénégations apportées. » L’avocat dénonce notamment les mensonges de Henda Ayari, contredite par plusieurs de ses témoins.

Paule-Emma A. mise sous pression par des contrôles fiscaux

Au-delà des faits déjà révélés par LeMuslimPost concernant l’enquête, l’avocat fait état, concernant Paule-Emma A., alias « Christelle », de nouveaux éléments troublants « qui étaient au dossier mais qui n’avaient pu être exploités à ce jour car placés sous scellés. » Comme une série de mails importants. Paule-Emma A. a assuré lors de ses différents récits avoir été harcelée par Tariq Ramadan… Or, le 18 février 2010, la plaignante, si elle affirme avoir été harcelée, écrit à l’un de ses contacts, Denise W., que ce fut le cas « par des journalistes merdiques, les éditeurs foireux, les fachos, les RG (renseignements généraux, ndlr), les politiciens, etc. qui veulent tous m’utiliser pour leurs intérêts perso. » Paule-Emma A. affirme également avoir subi quatre contrôles fiscaux et avoir été mise sur écoute. L’avocat se demande ainsi si la partie civile n’a pas été « victime de l’appareil de l’Etat français utilisé par des ennemis de Monsieur Tariq Ramadan. »

Une caution de 150 000 euros proposée

Me Marsigny estime que le maintien en détention « ne se justifie pas » puisque Tariq Ramadan est « présumé innocent » et les faits « ne sont nullement établis. » Concernant un éventuel risque de fuite, l’avocat rappelle que Tariq Ramadan souffre d’une maladie grave et qu’il ne dispose pas d’un passeport égyptien, contrairement à ce qui a été avancé. La défense de Tariq Ramadan propose un cautionnement de 150 000 euros et, si cela est jugé insuffisant, d’une « assignation à résidence sous surveillance électronique. » Jugeant le maintien en détention provisoire de Tariq Ramadan « disproportionné », Me Marsigny demande donc la mise en liberté de son client qui pourrait être alors placé « sous contrôle judiciaire. »