Ce lundi 7 mai, le Juge des libertés et de la détention (JLD) a rejeté la demande de mise en liberté de Tariq Ramadan faite par son avocat, Me Emmanuel Marsigny. Dans son courrier adressé à l’avocat, le vice-président chargé des fonctions de juge des libertés et de la détention au tribunal de grande instance de Paris écrit que la détention provisoire de Tariq Ramadan « demeure l’unique moyen (…) d’empêcher une pression sur les témoins, sur les victimes ainsi que leur famille », « de mettre fin à l’infraction ou de prévenir son renouvellement » et « de garantir le maintien de la personne concernée à la disposition de la justice. »

Concernant les risques de pression sur les témoins, le JLD estime que « les déclarations des deux victimes sont particulièrement circonstanciées, réitérées et constantes s’agissant du mode opératoire et du déroulement des faits. » Les déclarations de Paule-Emma A. « paraissent corroborées à ce stade des investigations », et ce malgré les éléments contradictoires révélés par l’enquête. L’audition des deux autres plaignantes — Henda Ayari et Mounia Rabbouj — doit avoir lieu le 5 juin, rappelle, le JDL qui estime que la « poursuite des vérifications » nécessite d’éviter tout risque de pression sur les plaignantes.

Interrogations sur « la dangerosité criminologique » de Tariq Ramadan

Le vice-président chargé des fonctions de juge des libertés et de la détention au tribunal de grande instance de Paris estime par ailleurs que, « même s’il n’a jamais été condamné et si les faits dénoncés sont anciens, leur succession interroge sur la dangerosité criminologique de l’intéressé, qui devra être évaluée de manière approfondie avant toute remise en liberté. »

Enfin, le JLD balaie les propositions de l’avocat de Tariq Ramadan concernant une éventuelle caution de 150 000 euros et l’obligation de demeurer en région parisienne, indiquant que « ces garanties apparaissent toutefois fragilisées au regard de l’importance de la peine criminelle encourue qui pourrait inciter l’intéressé, même contre remise de son passeport, à échapper à ses responsabilités en se rendant à l’étranger dans des conditions discrètes. » Tariq Ramadan, concernant sa maladie, conclut le juge, « est suivi quotidiennement et pris en charge dans les règles de l’art, et bénéficie des séances de kinésithérapie prescrites, en tenant compte du planning très chargé du patient. »