La nuit dernière, une tête de porc tranchée et du sang ont été retrouvés sur le chantier de la mosquée de Bergerac. Cette dernière est au cœur d’une fronde de la part de plusieurs habitants des environs depuis plusieurs années. En effet, en 2017, le permis de construire de la mosquée avait été annulé après un recours auprès du tribunal administratif formulé par des opposants à la création du lieu de culte. Deux ans plus tard, le tribunal rejetait le référé des anti-mosquée.

Mais cette fois, c’est loin des tribunaux que des opposants à la mosquée se sont fait entendre. Sur le chantier de la mosquée, dans la nuit de dimanche à lundi, les enquêteurs ont retrouvé du sang et une tête de porc tranchée. Un acte clairement islamophobe dénoncé par la préfecture, citée par Sud-Ouest, qui « condamne fermement ces actes qui portent atteinte à la liberté de conscience et d’expression des cultes et sont contraires aux principes de la laïcité. »

L’Association culturelle des Marocains de la Dordogne (ACMD) va déposer plainte. Selon le quotidien régional, les auteurs de cet acte risquent des peines allant jusqu’à sept ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende.

« Le ou les auteurs ont badigeonné les murs avec du sang animal et ils ont mis une tête de porc découpée » sur la porte d’entrée du chantier, a dit à l’AFP Charles Charollois, vice-procureur à Bergerac, précisant qu’il ne leur avait fallu que « quelques minutes » pour le faire. « Ce chantier est contesté. Il y a eu des recours administratifs et juridiques pour le mettre en échec, donc il y a plusieurs pistes à vérifier », a-t-il souligné.

Dans un communiqué, le maire Daniel Garrigue a  dénoncé une « campagne d’affichage incitant à la haine religieuse qui s’est développée sur Bergerac ces derniers jours », exprimant sa volonté de saisir le parquet à ce sujet. Le maire a dit à l’AFP qu’il faisait référence à des affiches d’une « Assemblée des droites nationales » portant le slogan « Bergerac ville du Périgord, pas d’Islam ! » et qu’il a repérées depuis ce week-end dans la sous-préfecture. « Je ne peux pas dire que (ces deux affaires) sont liées mais je constate que c’est le même état esprit », a déclaré M. Garrigue. « Dans un cas, c’est le passage à l’acte et dans l’autre c’est de l’appel à la haine religieuse ». Depuis le début des travaux de construction de la mosquée en février, un autre incident était survenu, sans faire l’objet d’une plainte : des sacs de ciment avaient été retrouvés éventrés devant le chantier.

© Photo : Sud-Ouest