Le forcené de Nice, le soir du 14 juillet, a-t-il agi au nom de Daesh ? Selon des spécialistes américains, mais aussi sa famille, il s’agit surtout d’un déséquilibré, dépressif et sans lien avec la religion.

Si les commentateurs étaient nombreux à attendre une revendication de Daesh pour faire le lien entre l’acte du 14 juillet à Nice et la religion musulmane, la plupart d’entre eux risque d’être déçus en lisant le témoignage du père du présumé forcené : « De 2002 à 2004, il a eu des problèmes qui ont provoqué une dépression nerveuse. Il devenait colérique, il criait, il cassait tout ce qu’il trouvait devant lui », explique-t-il. Pour le père du conducteur du camion qui s’est engouffré à pleine vitesse sur la Promenade des Anglais, ce dernier était « toujours seul, toujours déprimé » et son geste n’a « aucun lien avec la religion. » En effet, explique le Tunisie, « il ne faisait pas la prière, il ne jeûnait pas, il buvait de l’alcool, il se droguait  même. » Daesh a pourtant revendiqué la tuerie de Nice.

« Un rebelle à la recherche d’une cause »

Faut-il pour autant estimer, dès qu’un homme effectue un geste terrible en criant « Allahou Akbar », que celui-ci est un terroriste qui agit au nom de l’Islam ? Mohamed Lahouaiej Bouhlel semble être, au départ, un petit délinquant plutôt qu’un terroriste. La Justice n’a d’ailleurs jamais trouvé de lien entre lui et aucun groupe terroriste. Manuel Valls a pourtant tout de suite estimé que l’homme était « un terroriste probablement lié à l’islam radical d’une façon ou d’une autre. » Pour Daniel Benjamin, un ancien membre du contre-terrorisme américain, « l’Etat islamique et le djihadisme sont devenus une sorte de refuge pour certaines personnes instables. » Au lieu de se suicider, ces personnes meurent donc au nom d’une cause. « S’il y a un massacre de masse et qu’il y a un musulman impliqué, tout d’un coup, il est par définition un terroriste », ajoute Daniel Benjamin. Là où, un pilote allemand dépressif tuant plusieurs dizaines de passagers ne sera pas considéré comme un terroriste mais comme une personne mentalement instable. L’homme de Nice était, pour William McCants, auteur de « Daesh, l’apocalypse », un « criminel non religieux et un inadapté social », un « rebelle à la recherche d’une cause. »

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