Des élèves du lycée Joliot Curie de Nanterre ont été ciblés par la police. Plusieurs médias tentent de manipuler le mouvement de blocage de l’établissement en en faisant un problème musulman…
Au lycée Joliot Curie de Nanterre, l’ambiance est délétère. Protestant, des lycées ont été les cibles, selon Le Parisien, d’un « dispositif police-Éducation nationale » et victimes de gaz lacrymogène et LBD. Surtout, il y a trois jours, une quinzaine d’élèves ont été appréhendés. À l’origine du mouvement,qui a été marqué par des grèves répétées d’enseignents, la mutation forcée d’un professeur de mathématiques, qui avait préalablement été suspendu, « sans raisons » selon les élèves.
La présence policière a provoqué de vives tensions. « Ça a dégénéré aujourd’hui parce que les policiers sont venus devant les grilles du lycée. Hier, ça s’est bien passé car ils sont restés de l’autre côté du trottoir. Et les tirs de projectiles, c’est après qu’on se soit fait gazer. On a reçu des coups de matraque aussi », assure au journal quotidien un élève de terminale, alors que les enseignants déplorent le déploiement policier qui a « tendu la situation ».
Outre le soutien au professeurs de mathématiques, les élèves lycéens se sont mobilisés, assure la presse ces derniers jours, pour réclamer un retour de l’aide aux devoirs dans toutes les matières et la levée de l’interdiction de port de tenues amples.
Si la revendication pour les tenues amples n’est pas officielle (quand bien même, serait-elle illégitime ?), elle s’impose aujourd’hui dans les médias. De quoi provoquer des sorties médiatiques de la part de personnalités politiques tombées dans l’oubli.
Il serait donc normal de vouloir interdire les vêtements amples à l’école. Une question qui agite beaucoup (trop) les médias ces derniers temps et l’État. « Certains médias ont devancé le ministre pour imposer dans l’actualité cette question des ‘tenues religieuses’ à l’école, faire monter la pression pour que cette ‘affaire’ accapare l’attention, polarise les débats et devienne un sujet de discussion national », déplore la plateforme Islamophobia.
Et c’est bien là l’enjeu. Car depuis trois jours, les articles fleurissent dans les médias de droite, comme Fdesouche ou Valeurs Actuelles. Et bien sûr, l’Union nationale inter-universitaire (UNI) s’est emparée du sujet.
Reste que monter en épingle le débat sur les vêtements amples représente un vrai danger. Qu’importe que cela ne soit pas le cas : il restera dans les esprits que des lycéens de Nanterre ont manifesté et commis des violences contre la police pour imposer des vêtements religieux. Si l’histoire était fausse, les lycéens ayant simplement affirmé vouloir « l’arrêt immédiat des dérives autoritaires de la direction », les médias l’ont rendue vraie. Sans prendre en compte les réelles attentes des lycées, qui concernent tout simplement leur éducation.